Plante chanvre, HHC

Guide : Le HHC, une bonne ou mauvaise alternative au CBD ?

Le récent développement du HHC

Le HHC, également connu sous le nom d'hexahydrocannabinol, est une molécule dont les effets sont similaires à ceux du THC et est en train de se propager rapidement en Europe.

Cette molécule est vaporisée sur les fleurs, résines et autres produits dérivés du chanvre/cannabis, et est vendue ouvertement comme un substitut "légal" du THC.

Le marketing et la promotion du HHC font souvent une comparaison directe avec les effets du THC et du cannabis.

 

Bien qu'il y ait peu d'études en laboratoire sur le HHC, celles-ci suggèrent que ses effets sont largement similaires à ceux du THC, la principale substance psychoactive du cannabis. Toutefois, les effets pharmacologiques et comportementaux du HHC chez l'homme n'ont pas encore été étudiés en profondeur. Des rapports anecdotiques récents de consommateurs indiquent que les effets du HHC pourraient être similaires à ceux du cannabis.

Le 16 décembre, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a organisé la première réunion technique d'experts sur l'hexahydrocannabinol (HHC). Cette réunion visait à soutenir la préparation et la réponse de l'UE et des pays aux risques émergents liés aux nouvelles substances psychoactives, comme le HHC.

 

 

Qu'est-ce que le HHC ?

Le HHC est une molécule qui a été découverte en 1944 par le chimiste américain Roger Adams, lorsqu'il a ajouté des molécules d'hydrogène au THC Delta-9. Ce processus, appelé hydrogénation, a pour effet de convertir le THC en hexahydrocannabinol.

L'hydrogénation est un procédé couramment utilisé pour la production de différents composés chimiques, pas seulement des cannabinoïdes. Par exemple, il est utilisé pour convertir l'huile végétale en margarine.

 

Bien que le HHC soit un cannabinoïde naturellement présent en petites quantités dans les plantes de chanvre (graines, pollen), il peut également être "semi-synthétisé" en modifiant chimiquement le THC.

Peu de recherches scientifiques ont été menées sur les effets psychoactifs et la sécurité du HHC. Cependant, des preuves anecdotiques suggèrent que le HHC produit un "high" plus doux mais similaire à celui du THC.

 

 

Dangers 

Nous n’avons que très peu de recul sur cette molécule, sur son action sur le corps, sur le cerveau. 

Nous ne connaissons donc pas les effets courts, moyens et longs-termes de celle-ci. 

Même si sa composition, ses effets lors de la consommation, sont proches d’autres cannabinoïdes, sans études scientifiques, sans recul les conséquences pourraient être désastreuses. En l'absence de données fiabilisées, la plus grande précaution est de mise.

 

Bien que ces effets psychotropes semblent “légers”, il est préférable d’appréhender que sa consommation induit une altération de la réalité, une modification des sens, en consommer peut s’avérer être problématique dans un cadre public. 

Par exemple, au volant, au travail, l'altération des sens peut avoir de graves conséquences sur sa personne, mais également mettre en danger autrui. 

 

Dangers liés à la production

De plus, le HHC est semi-synthétique, il doit donc subir une transformation, le processus industriel étant plutôt récent, les fabricants gardent précieusement le secret de confection. 

Le consommateur n’a donc aucun suivi sur sa production et s'expose à une intoxication, une consommation de produits délétères pour la santé

 

L’Union des Professionnels du CBD (UPCBD) se positionne également contre la commercialisation du HHC en déclarant : “En ce qui concerne le HHC, nous constatons qu'il est impossible de garantir une consommation sans danger pour les utilisateurs, d'autant plus que la composition et la traçabilité des produits qui en contiennent sont encore floues en raison de la nouveauté de sa production”.

 

L'impact du HHC sur le marché du chanvre

Au vu de ses propriétés, ainsi que du traitement réservé au THC, le HHC sera probablement classé comme une substance interdite dans les mois à venir. Néanmoins, début 2023, il est toujours en vente libre en France.

La vente de cette substance met les progrès réalisés en France en danger, notamment la récente annulation d'une loi tentant d'interdire la vente de fleurs de chanvre et de CBD. Cette situation pourrait être remise en question par les régulateurs.

Ce type de dérivé du THC peut fournir une justification aux régulateurs français et mondiaux pour interdire la commercialisation de chanvre et limiter sa production à une utilisation industrielle (fibres, papier, etc.).

Il y a eu énormément de travail, de prévention et d'affaires judiciaires (comme Kanavape) menant à l'autorisation complète de la vente de la fleur de chanvre et de ses dérivés, à condition qu'elle respecte la législation (taux de THC inférieur à 0,3%). Ce travail a permis l'approbation de la plante en tant que produit "bien-être" et non stupéfiant. Cependant, l'introduction de molécules telles que le HHC, facilement transformable à partir d'une plante de chanvre dite "légale", peut fournir une justification aux opposants et aux régulateurs pour mettre fin à tout un marché.

Dans ce sens, c'est l'industrie même du chanvre qui se tire une balle dans le pied en profitant d'un flou juridique et en fournissant des munitions à ses opposants.

 

L'OEDT et ses partenaires nationaux continueront de suivre de près ce marché en développement rapide afin de renforcer la préparation et la réponse au niveau national et européen.

 

Face aux différents risques que représente cette molécule, L'Art du Chanvre a choisi de ne pas vendre de produits contenant du HHC, afin de protéger le consommateur.

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